L’orthorexie : quand l’obsession du "manger sain" devient un trouble

Dans notre société actuelle, où la quête du bien-être et de la santé est omniprésente, nous sommes de plus en plus nombreux à faire attention à notre alimentation.

Manger bio, éviter les aliments ultra-transformés, privilégier les produits locaux… autant de pratiques bénéfiques pour notre corps et notre esprit.

Mais que se passe-t-il lorsque cette recherche du "manger sain" devient excessive ? C’est là qu’intervient l’orthorexie.

Retour d'expériences en cabinet

Qu’est-ce que l’orthorexie ?

L’orthorexie est un trouble alimentaire encore peu connu, caractérisé par une obsession excessive pour une alimentation dite "saine".

Contrairement à l’anorexie ou à la boulimie, ce n’est pas la quantité de nourriture qui est en jeu, mais bien sa qualité.

Les personnes orthorexiques imposent des règles alimentaires de plus en plus strictes, excluant progressivement de nombreux aliments qu’elles jugent impurs ou nocifs.

Si l’envie de bien manger est saine en soi, elle devient problématique lorsqu’elle engendre de l’anxiété, un isolement social et des carences nutritionnelles. L’alimentation, censée être une source de plaisir et d’équilibre, se transforme alors en une contrainte obsessionnelle.

Quels sont les signes de l’orthorexie ?

Les personnes souffrant d’orthorexie présentent souvent les comportements suivants :

• Un contrôle rigide de leur alimentation, avec une attention obsessionnelle portée aux étiquettes et aux compositions des aliments.

• Une élimination progressive de certains groupes alimentaires (gluten, produits laitiers, sucre, etc.) sans raison médicale avérée.

• Une forte anxiété à l’idée de consommer des aliments jugés "impurs" ou non conformes à leurs critères de santé.

• Une diminution progressive du plaisir de manger, remplacé par une culpabilité excessive.

• Un isolement social, évitant les repas en famille ou entre amis pour ne pas transgresser leurs règles alimentaires.

Quel impact sur la santé ?

À long terme, l’orthorexie peut avoir des conséquences néfastes, tant sur le plan physique que psychologique :

• Carences nutritionnelles dues à l’élimination excessive de certains aliments.

• Fatigue et troubles digestifs liés à une alimentation trop restrictive.

• Isolement social et détresse émotionnelle, car les repas deviennent source de stress et non de convivialité.

• Perte de flexibilité mentale, avec une rigidité extrême dans les choix alimentaires.

Comment retrouver un équilibre ?

Si vous reconnaissez certains de ces signes chez vous ou chez un proche, il est essentiel d’agir avant que la situation ne s’aggrave.

Voici quelques pistes pour retrouver une relation saine avec l’alimentation :

• Dédramatiser : Aucun aliment n’est intrinsèquement mauvais lorsqu’il est consommé avec modération.

• Rechercher l’équilibre plutôt que la perfection : une alimentation variée et consciente est plus bénéfique qu’une restriction excessive.

• Se faire accompagner : un-e naturopathe, un diététicien ou un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires peut aider à apaiser cette relation conflictuelle avec la nourriture.

La naturopathie, un allié précieux

En tant que naturopathe, mon rôle est d’accompagner chaque individu vers une alimentation équilibrée et adaptée à ses besoins, sans tomber dans l’excès ni la rigidité.

L’écoute, la bienveillance et la rééducation alimentaire sont des outils essentiels pour aider à retrouver le plaisir de manger sans culpabilité.

En conclusion, la quête d’une alimentation saine est une belle démarche, mais elle doit toujours rimer avec plaisir et flexibilité.

Se nourrir, c’est avant tout un acte de vie, d’échange et de partage.

L’essentiel est de trouver un juste milieu où la santé et le bien-être ne deviennent pas une obsession.